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Procès Letchimy–Laguerre : une journée marathon au tribunal judiciaire de Paris

La deuxième journée d’audience dans l’affaire des indemnités versées à Serge Letchimy a été particulièrement dense. Les quatre accusés ont défilé à la barre du tribunal judiciaire de Paris pour une série d’interrogatoires serrés, menés tour à tour par le président et les procureurs.

Par  Cécile Marre

Serge Letchimy au tribunal judiciaire de Paris · ©Emmanuel Gire
Serge Letchimy au tribunal judiciaire de Paris · ©Emmanuel Gire

Dès le début de l’audience, Serge Letchimy a été rappelé à la barre pour près de trois heures d’échanges parfois tendus.Le président et les procureurs ont pointé plusieurs incohérences dans ses déclarations.

L’un des moments les plus marquants intervient lorsque le procureur souligne :

« Vous dites avoir refusé les trois mois de salaire, mais vous les avez touchés. Vous dites avoir refusé la prime, mais vous l’avez touchée. »

Autre point central : la justification donnée par Serge Letchimy concernant la prime de 67 000 euros, qui, selon lui, aurait servi à couvrir des dettes de cotisations retraite de la ville.

Si cette explication venait à être confirmée, elle pourrait — à défaut de changer la dimension légale — peser sur le plan moral, car l’argent n'aurait alors que « transité » par le compte de l’élu.

Didier Laguerre met en avant le respect du cadre réglementaire

À son tour entendu, Didier Laguerre a rappelé qu’il devait appliquer strictement le plan de départ à la retraite en vigueur pour les agents municipaux.

Il insiste sur les faits qu'il ne pouvait pas faire du cas par cas, et que Serge Letchimy devait être traité comme «n’importe quel agent ayant droit au dispositif ».

Le maire de Fort-de-France met en avant l’ignorance de toute éventuelle illégalité, et indique avoir fait confiance à l’administration municipale.

Une défense déjà vue : la mise en cause de l’administratif

Comme dans d’autres affaires locales — le procès du TCSP ou celui du maire de Ducos — la défense politique s’accompagne d’une prise de responsabilité par l’administratif.

Max Bunot, directeur général des services, a ainsi défendu avoir « appliqué les dispositions générales ».Une ligne de défense fragile, mais classique : endosser la faute technique pour écarter la responsabilité politique.

La question centrale reste sans réponse : pourquoi partir trois ans trop tôt?

Au terme de cette deuxième journée d’audience, une interrogation reste posée avec insistance : Pourquoi Serge Letchimy a-t-il déclenché ce plan de départ anticipé, alors qu’il aurait pu partir normalement à la retraite trois ans plus tard ? Ce point est crucial, car il conditionne l’intention derrière l’activation de la procédure et le versement des indemnités contestées.

Par  Cécile Marre

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