En Martinique, de plus en plus de familles optent pour des vacances "bokay", mêlant mer turquoise, budget maîtrisé et moments partagés en famille. Pour Louna, 10 ans, ces séjours au pays ont un goût de liberté. Partie de Lyon avec ses parents, elle a posé ses valises au Carbet pour trois semaines, avec un budget aux environs de 2 500 euros (sans les billets d’avion).
"J’aime bien revenir en Martinique. On a une belle maison de vacances, on va à la mer, dans des restaurants… et on s’amuse bien tous ensemble en famille", confie-t-elle, les cheveux encore mouillés de sel, sourire éclatant et sable entre les orteils aux côtés de ses cousins.
Des retrouvailles précieuses, des vacances simples, mais pensées dans les moindres détails. "On prépare le budget bien à l’avance. Pour un mois, il faut penser à tout : la location de voiture, la maison, les petits plaisirs aussi" détaille sa mère, Christelle.
Des hôtels complets grâce aux locaux
Et pour certains, pas besoin d’aller loin ou de prendre l’avion. En pleine saison, l’hôtellerie s’appuie aussi sur les résidents. Jacky a choisi l’hôtel avec ses filles pour souffler, le temps de quelques nuits.
J’ai pas trop de ménage à faire… et ça, c’est très bien ! Je prépare juste le repas, et le reste, on laisse rouler sans se prendre la tête.
Un créneau que les professionnels savent capter. Juillet a affiché complet, porté par une clientèle locale, fidèle… mais attentive à ses dépenses.
Le Martiniquais est prévoyant. Il vient avec ses courses, cuisine sur place. Forcément, ça réduit les consommations extérieures.
Grégory Picou, gérant de la résidence Madicréoles
Activités locales : entre habitudes et freins
Dès son arrivée, Michel file à la mer. Plonger, c’est sa manière de se reconnecter à son île.
Au niveau des prix, je ne vois pas de grosse différence pour les activités sauf dans les supermarchés. Peut-être juste aussi pour le billet d’avion. Mais une fois ici, je profite à fond et je consomme local
Activité prisée des visiteurs extérieurs, la plongée reste un loisir peu fréquenté par les locaux. Le tarif d’un baptême, 70 euros, reste accessible… Mais les freins semblent ailleurs.
Il y a beaucoup d’appréhension. La peur de ce qu’il y a sous l’eau, de mettre la tête sous l’eau. Chaque fin d’année scolaire, on organise des sorties palmes-masque-tuba avec des élèves, pour les familiariser avec la mer… pour qu’un jour, ils osent revenir pour un baptême.
Christophe Bouaoulo, responsable au club Diaj Plongée
Hausse du trafic aérien… mais des retombées à relativiser
En juin, plus de 122 000 passagers ont transité par l’aéroport Aimé Césaire, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’an dernier.
Un bon signal pour la saison estivale, mais qui ne garantit pas la rentabilité pour tous les acteurs locaux car la consommation, elle, reste contenue. Et pour les professionnels du tourisme, l’incertitude économique rappelle que la relance passe aussi par la fidélisation du public local.