Désormais, à partir du troisième jour d'arrêt maladie, l’employeur n’est plus tenu de payer les trois premiers jours d’absence : c'est la Caisse de prévoyance sociale (CPS) qui prend le relais. C'est ce qu'on appelle le délai de carence. Et il fait débat, non seulement sur la manière dont il a été acté mais aussi sur le fond.
Selon Christophe Plée, qui est pour, cette mesure vient répondre au problème des arrêts de complaisance. « Les conventions collectives qui n'ont pas ce délai de carence commencent à dire que les arrêts de travail de trois jours à répétition coûtent très très cher, et puis surtout, ça énerve les autres salariés, ceux qui sont présents tout le temps et qu'on va chercher pour remplacer toujours les mêmes absents. »
« Certaines personnes cumulent 7 à 10 arrêts de trois jours par an, cela désorganise les entreprises. »
Christophe Plée, de la confédération des petites et des moyennes entreprises
En effet, les arrêts maladie coûtent cinq milliards xpf par an à la CPS. Pour autant, Vatea Heller dénonce une réponse disproportionnée.
« Ce sont 20 % des salariés qui profitent du système, mais la mesure va pénaliser les 80 % restants. »
Vatea Heller, le secrétaire général adjoint de O oe to oe rima
Le syndicaliste ne nie donc pas l’existence d’abus, mais préfère pointer l’absence de contrôles efficaces de la part de la CPS, qui laisse patrons et syndicats sans visibilité sur les abus réels : « Il y a des lacunes au sein de la CPS qui ne contrôlent pas les arrêts à répétition. Donc les patrons n'ont aucune visibilité. Et nous non plus, les syndicats, n'avons aucune visibilité sur qui est en train de profiter du système et qui n'est pas malade. »
Le syndicaliste soulève aussi la question des maladies comportementales (tabac, diabète, hygiène de vie), responsables d’une partie des arrêts courts. Il estime enfin que les efforts financiers devraient être mieux répartis, rappelant que la Dotation Globale de Fonctionnement coûte 14 à 16 milliards, bien plus que le poids des arrêts maladie.
La grève organisée par les syndicats n’a pas été suivie, signe que les salariés hésitent à se mobiliser. « On sait très bien que si les entreprises coulent, il n’y a plus de travail », reconnaît Heller, tout en appelant à réouvrir le dialogue social.
Christophe Plée défend donc une application uniforme du délai de carence, gage selon lui de discipline et d’équité entre salariés. Vatea Heller y voit au contraire un recul social, qui fragilise les travailleurs et préfère un renforcement des contrôles plutôt qu'un délai de carence. Mais les deux hommes s'accordent sur un point : la nécessité de préserver la Caisse de prévoyance sociale.
L'intégralité du face à face :
Par Maruki Dury , Mereini GAMBLIN
/outremer%2F2025%2F09%2F24%2Fchapo-articles-1600-x-1100-px-5-68d3896a2dcfe440231870.png)
/outremer%2F2025%2F11%2F14%2F2025-11-14-mema-lionel-ftp-makahiti-frame-1416-6917b12394523620723096.png)
/outremer%2F2021%2F08%2F31%2F612e1ffa8676e_operation-securite-quartier-flora-tristan-au-port-1764189.jpg)
/outremer%2F2020%2F06%2F25%2F5ef45a8086bc3_ursulet-1408492.jpg)
/outremer%2F2025%2F11%2F14%2Fwhatsapp-image-2025-11-14-at-14-04-55-69178d4985413329824046.jpg)
/outremer%2F2025%2F11%2F13%2F2025-11-12-hubert-off-itw-incendie-pamatai-frame-1370-69152258ee398004438865.png)